Bonheur et altruisme

Un grand nombre d’articles relatent les résultats de recherches scientifiques sur les techniques de méditation dite de bienveillance ou de compassion. Matthieu Ricard, notamment par son livre sur l’altruisme, a mis en avant, études à l’appui, les effets positifs de ces pratiques à la fois sur les émotions(augmentation des émotions positives de joie, d’espoir, de gratitude, d’enthousiasme) l’humeur et les comportements prosociaux (l’altruisme en action)mais aussi sur la santé physique.

La méditation sur la bienveillance permet ainsi de modifier nos schémas neuronaux habituels ancrés plus exclusivement sur la satisfaction de nos besoins et de ceux de nos proches et d’inclure un groupe de plus en plus large de personnes dans notre considération, permettant ainsi une plus grande solidarité et une plus grande tolérance.

Mais on peut parfois se méprendre sur ce qu’est l’altruisme, et la bienveillance en action. Je me souviens de m’être occupé en tant que bénévole de personnes malades d’HIV au milieu des années 90. A cette époque, il n’y avait pas encore de trithérapies et très souvent après une infection, la santé des malades se dégradaient et ils décédaient rapidement. Il y avait beaucoup de sentiments de colère et d’exclusion, souvent intensifiés par des situations de grande précarité économique et sociale. J’étais motivé, mais je n’avais pas vraiment de compétence autre que mon désir d’être bienveillant et je n’avais par ailleurs que très peu de soutien de la part de l’encadrement. Je me retrouvais confronté à des situations désespérées ou mon écoute apportait un relatif confort. Mais en même temps le désespoir dont j’étais témoin finissait par m’accabler. J’entrais en résonance empathique mais je n’avais pas les ressources de bienveillance en moi pour faire face. Par la suite au cours de mes études de travail social, j’ai pu développer des compétences, trouver du soutien et développer un résilience.

Dans cette courte vidéo, Matthieu Ricard donne une définition de l’altruisme et de l’empathie et montre que le burn-out est un déficit de bienveillance qui peut être compensé par un entraînement spécifique.