Méditation et vieillissement

Les résultats d’une nouvelle étude pilote menée par les chercheurs de Silver Santé Study suggèrent que la pratique de la méditation tout au long de la vie peut aider à réduire les changements cérébraux liés à l’âge et le risque de développer la maladie d’Alzheimer. L’étude Silver Santé Study est le premier projet de recherche multidisciplinaire à examiner l’impact des techniques d’entraînement mental – comme la méditation et l’apprentissage d’une langue – sur le cerveau en vue d’améliorer la santé mentale et le bien-être des personnes âgées.
Le vieillissement cérébral se manifeste par la perte de 0,5 à 1% du volume du cerveau chaque année. Les régions touchées sont notamment celles participant au fonctionnement de la mémoire, de l’attention et de la planification de nos actions. Au cours de l’étude pilote menée par les chercheurs de Silver Santé Study, les cerveaux de 6 méditants experts âgés de plus de 60 ans ont été scannés et ont été comparés aux cerveaux de 67 non-méditants d’âge similaire. Un groupe de contrôle plus large de 186 sujets non-méditants âgés de 20 à 87 ans a permis d’identifier les régions du cerveau qui sont le plus touchées par le vieillissement.

L’étude a montré que certaines aires cérébrales des méditants experts étaient à la fois plus volumineuses et plus actives que celles des personnes d’âge similaires non-méditants et de même niveau d’éducation. Ces zones sont en particulier l’insula, le cortex préfrontal ventromédian et le cortex singulaire antérieur.

L’insula et le cortex singulaire antérieur sont des régions du cerveau qui sont particulièrement activées pendant la méditation, elles permettent de se relier aux états internes du corps, comme la respiration ou le battement cardiaque. Ce sont aussi des régions qui permettent aux stimuli extérieurs de capturer notre attention ou à l’inverse de revenir à un objet de concentration choisi. La pratique méditative régulière semble donc préserver les zones qu’elle active et ainsi diminue les effets du vieillissement sur le cerveau. La méditation pourrait avoir un effet protecteur et retarder l’apparition de maladies neuro-dégénératives comme la maladie d’Alzheimer. En effet, l’atrophie des mêmes zones est un facteur de risque pour les maladies neuro-dégénératives. Les résultats de ce projet pilote sur un faible nombre de sujets experts, pourront peut-être être confirmés lors d’études ultérieures longitudinales où les personnes, méditants et non-méditants, pourront être suivies sur plusieurs années.

L’étude Silver Santé Study est actuellement en cours au centre d’imagerie Cyceron à Caen. Elle s’achèvera fin 2019 et aura suivi 150 personnes âgées, réparties en trois groupes (apprentissage de la méditation, apprentissage de l’anglais, sans intervention particulière). Elle devrait permettre de mieux comprendre les effets protecteurs de l’apprentissage d’une langue et de l’apprentissage de la méditation.

Sources :

> Le numéro 94 de Cerveau & Psycho de décembre 2017 sur la méditation thérapeutique,
> Le site de Silver Santé Study
> L’étude pilote sur les méditants experts