Le silence et la plage

Pour beaucoup d’entre nous, L’été nous donne l’occasion de nous rapprocher de la nature et souvent de la mer. Ainsi les plages de sable deviennent pour un temps des lieux fréquentés par les humains. Nous sommes à la lisière de deux mondes : solidement posés sur la terre ferme nous contemplons le déroulement infini des vagues qui s’affalent sur le rivage, comme une respiration.

Sur la plage, immobile, de lui-même, l’œil se calme, l’esprit aussi.

Le regard devient vacant. Il peut être intéressé par un détail, mais peu après, l’esprit se prend à retrouver un calme naturel. Il n’y a pas de nécessité de se nourrir d’autre chose que de ce qui est présent. Les préoccupations disparaissent naturellement. Il n’y a pas nécessairement de plaisir, mais juste ce sentiment qu’il n’y a rien à chercher, que ce qui est là suffit. L’environnement pousse au contentement.

Sans doute, cela vient-il aussi de la perception du silence, silence relatif dans lequel peuvent se déployer les cris des enfants qui jouent, les cris des mouettes, le son du vent. L’intermittence des sons dans l’espace du ciel devant la mer, devant cette vaste toile de fond sans limite, favorise l’écoute du silence. Nous sommes dans cette écoute.

Le contentement, je le ressens aussi chez les autres. A part les sportifs et les enfants, plus agités mais souvent détendus, les occupants se laissent naturellement aller à une sorte de repos conscient. Il existe une sorte de convivialité sans attache entre les occupants éphémères de la plage :le partage de l’expérience de la plage. Chacun de nous à notre place que nous trouvons en respectant naturellement les distances de l’intimité.

La plage offre ainsi la possibilité du présent sans projets, sans remords et sans inquiétude. Pouvons-nous cultiver cet esprit de  plage ?