The Lunch Box

Un joli film sur les effets de l’odorat, du goût et sur la solitude dans la mégalopole indienne.

Une erreur de distribution du service qui livre les repas aux travailleurs de Bombay fait qu’un comptable proche de la retraite reçoit le déjeuner qu’une femme, Ila, destinait à son mari. Une relation épistolaire s’installe entre les deux protagonistes (lettres glissées dans la gamelle) qui ne se connaissent pas mais trouvent ici un exutoire à leur solitude. La femme, délaissée puis trompée par son mari, l’homme, veuf, vivant seul, sans amitié. Ce qui me fait penser à la pratique de la pleine conscience, ce sont les images du comptable quand il ouvre les boîtes rondes en aluminium qui contiennent les mets préparés avec soin par Ila. Il hume le repas. Et c’est la singularité de ces odeurs et saveurs, qui ouvre la porte de ses sentiments. Ici les sensations précèdent les émotions. Repas après repas, l’homme devient progressivement plus courtois et moins fermé, se lie d’amitié avec un stagiaire et finit par désirer cette femme lointaine et inconnue. Le film fait penser au Festin de Babette, dans lequel une héritière revenait au pays natal après une longue absence pour faire partager à tous les membres de son village un repas, que, cuisinière émérite, elle préparait elle-même. Et ce sont alors les visages fermés des villageois qui s’ouvrent et s’illuminent pour que le dîner se termine dans une atmosphère de réconciliation, de partage et de tolérance.