La communication par e-mail

Qui n’a pas un jour regretté d’avoir trop rapidement envoyé un mail ? La rapidité de la confection des mails rend possible la communications désastreuse. Elle intensifie la lettre-courrier – qui auparavant nécessitait au moins une relecture – en la rendant immédiate. De quoi s’agit-il ? Si l’on communique face à face, on voit le visage de l’autre, on a plus de chance d’être rappelé aux conséquences de notre discours et on est plus facilement présent à ce que l’autre est et à l’effet potentiel de notre propos. Quand on communique en dehors de la présence de l’autre on est seul avec ses propres émotions, ses propres fantasmes, désirs et peurs. Pour peu que nous ayons un compte à régler derrière la tête, cela risque de paraître dans le contenu et d’avoir donc des effets lapidaires sur la relation. Le même risque existe d’ailleurs en réception. D’où l’importance de relire ce que l’on a déjà lu en rentrant en présence avec l’effet potentiel de son contenu et de relire ce que l’on a écrit. Sharon Salzberg dans son dernier livre sur le bonheur au travail, « Happiness at Work », raconte comment un professionnel répondant à un mail, fabrique une réponse élaborée. Puis relisant, il supprime ce qui n’était pas nécessaire. Il continue comme cela plusieurs fois. Et finalement, il envoie : « Oui, c’est bon pour moi. Merci ». Elle suggère : « avant d’envoyer un mail important, envoyez le d’abord à vous. En l’ouvrant vous en découvrirez le ton, les implications et omissions que vous auriez pu oublier quand vous vous concentriez sur sa rédaction. »