Retraite avec Annam Thubten

Du 11 au 16 juillet, environ 60 personnes ont participé à une retraite silencieuse avec Annam Thubten, maître bouddhiste tibétain qui vit sur la côte ouest des Etats-unis depuis environ une vingtaine d’année. La retraite avait lieu dans le monastère zen Kanshoji au coeur de parc naturel Limousin-Dordogne, magnifique lieu. Chaque jour, cinq périodes de méditation de 45 minutes, dont la première à 6h30, alternaient avec trois périodes d’enseignement dont la dernière se terminait à 21h15.

Les repas, petit-déjeuners, déjeuners et dîners, duraient chacun une demi-heure, étaient pris en silence. Les repas étaient végétariens et proposaient une nourriture d’inspiration japonaise, simple et de grande qualité. Les légumes venaient du potager cultivé par les résidents permanents du monastère. Au cours des repas, trois moines ou moniales du centre posaient les plats sur les huit tables de bois du réfectoire. Puis, ils restaient debout dans leur robes noire, le kesa, témoins silencieux de nos repas, attentifs à ce qui se passe, débarrassant les plats dès qu’ils étaient finis et reproposant à d’autres tables les plats qui ne l’étaient pas. Durant toute la retraite, la présence des religieux, qui vaquent à leurs diverses travaux, méditent et prient, dégageait une impression d’efficacité, d’énergie, d’attention et de bienveillance. Le son des différents instruments de percussion, plaques ou cloches de métal, coques ou baguettes de bois frappées par des marteaux de bois, qui signalent différents moments de la journée, contribuaient à ponctuer la retraite pour la ramener de l’extérieur vers l’intérieur.

Voici, avec son autorisation, un résumé de l’essentiel d’un enseignement donné le quatrième jour de la retraite par Annam Thubten:
Durant ces quelques jours même si nous sommes 60, en raison de la règle de silence, nous faisons l’expérience de notre propre solitude, à la fois sur le plan intérieur et sur le plan extérieur. Il est important que nous quittions périodiquement notre vie mondaine pour rentrer en contact avec notre solitude. L’environnement créé par un certain isolement est bénéfique pour notre transformation. En effet, nous ne sommes plus associé à aucune de nos relations. Habituellement, nous sommes constamment associés à des choses extérieures : comptes bancaires, carrières, relations affectives, etc. Nous sommes aussi préoccupés par le passé et par le futur et nous ne pouvons ressentir cette solitude. Alors, si nous faisons l’expérience de la solitude, nous perdons notre identité conventionnelle et devenons cette solitude. On devient un renonçant. Nous sentons alors que nous naissons pour la première fois. Nous naissons avec cette merveilleuse intelligence qui vient de la solitude. Cela peut faire peur, mais il est parfois utile d’inviter la pire de nos peurs. Parfois , il faut des semaines et des semaines d’isolement pour arriver à ressentir la profondeur de cette solitude.

Alors nous laissons tout tomber et nous nous défaisons de toutes nos relations : amis, compagne ou compagnon, relations au passé, relations au futur. Et alors, nous pouvons sentir l’infinité, le courage, la vie. Et nous pouvons nous réveiller et voir notre visage originel. Nous pouvons danser avec nos peurs et nos espoirs et nous abandonnons ces peurs et ces espoirs et les voyons disparaître.

Pour accéder au site de Dharmata France qui organise les retraites avec Annam Thubten
> http://www.dharmatafrance.fr/