L’auto-compassion ou comment s’aimer soi-même…

L’auto-compasion : quésako?

Selon Kristin Neff, phychologue, l’auto-compassion implique trois composantes :

– la bienveillance envers soi,

– la reconnaissance de notre connection aux autres et de notre humanité commune,

– la pleine conscience.

Pour beaucoup d’entre nous ces trois composantes ne sont pas évidentes.  Nous avons été élevés dans un contexte religieux/culturel où la notion de péché ou de faute a eu ou continue d’avoir un impact important sur la manière dont nous réagissons, dont nous nous comportons, et dont nous nous évaluons.   Parfois, nous trimbalons avec nous un fardeau de honte, de culpabilité.  Notre stock d’auto-négativité (ce serait l’opposé de l’auto-compassion) nous pourrit parfois la vie et nous sommes aisément désarçonnés quand quelqu’un, par une remarque acérée, sans modération, nous renvoie à cette image, cette douleur.   Il faut que nous méritions pour pouvoir nous regarder en face.  Nous avons un rachat à faire, une valeur à prouver, une compétition à gagner.

De quoi sommes nous coupables?  Si notre identité est affectée par une notion comme le pêché originel (même si nous n’y croyons pas ou plus), pouvons-nous accèder quand même à cette bienveillance initiale qui nous reconnaît le droit d’être au monde au même titre que tout ce qui est vivant : humains, animaux, plantes.

C’est ici que la méditation de pleine conscience peut jouer tout son rôle et apaiser ou guérir ces blessures passées et ces modes d’être au monde où, tout en souhaitant la lumière, nous nous cachons en cultivant nos habitudes compulsives et compensatrices (nourriture, sexe, intoxications diverses, fuite dans la religion, dans le travail,…).

Dans la méditation de pleine conscience, chacun de nous, quelque soit son histoire, son passé, sa personnalité, ses failles, ses démons, ses achèvements et ses joies, peut être présent à lui-même et à l’environnement.  En étant là, simplement sans bouger, au repos de nos habitudes et de nos schémas, nous pouvons apprendre à devenir bienveillant, patient et tolérant avec nous-même.  En méditant, particulièrement en groupe, nous nous reconnectons à notre humanité et par la-même, à celle des autres.

Dans ce monde d’agitation extérieure, de guerre intérieure, de souffrances, il paraît subversif de croire que l’accès à la joie, à la guérison, passe par le silence, le calme et le repos.  Mais c’est pourtant comme ça.

Pour en savoir plus sur l’auto-compassion, vous pouvez lire S’aimer de Kristin Neff, Belfond.

Il s’agit de la traduction du premier livre de Kristin Neff sur l’auto-compassion, paru en 2011, et qui avait pour sous-titre : « arrêtez de vous martyriser et laissez votre insécurité derrière vous ».