La chanson que mes frères m’ont apprise

Le premier long métrage d’une chinoise, émouvant et beau, sur les souffrances et les joies, les espoirs de jeunes indiens qui vivent sur la réserve de Pine Ridge. Réserve célèbre puisque c’est là qu’a eu lieu le massacre de Wounded Knee en 1890, où plus de 150 indiens, hommes, femmes et enfants furent tués. Ce fut la dernière bataille importante entre les indiens et le gouvernement américain. Au 20e siècle, dans cette même réserve, un affrontement de 71 jours opposa le FBI et l’AIM (American Indian Movement) ainsi que des membres de la tribu Oglagla Lakota, puis une dernière confrontation entre les agents du FBI et l’AIM eut lieu en 1975. C’est donc un haut lieu symbolique de la résistance indienne et la misère qui y règne semble encore plus prégnante.

En scène, tous les pièges de la pauvreté et de l’exclusion : l’alcool, le trafic, la violence, la délinquance, la récupération religieuse. Au milieu de cela, Jashaun, 13 ans, sœur du jeune protagoniste qui s’apprête à quitter la réserve, survit avec une rare grâce aux multiples déceptions rencontrées. L’attachement à ses origines, à sa terre, à sa famille – comment quitter les deux? – et l’arrachement pour sortir de la misère, sont les thèmes du film dont les images mettent en valeur l’aspect à la fois rude et magnifique de la nature du Dakota du Sud.