La Déconnexion ?

La connexion permanente aux différents supports numériques fait des ravages.  Un article de la Harvard Business Review Conquérir la distraction digitale   propose diverses solutions pour faire face au problème de la surcharge digitale.

Si vous souhaitez diminuer les effets négatifs de la connexion au numérique, voici quelques options :

S’abstenir de regarder des media numériques une heure avant de se coucher (recommandation de la National Sleep Foundation (US))

Evacuer tous les média électroniques de la chambre à coucher au moment du sommeil (L’éclairage Led des écrans d’ordinateurs et de télévision est nuisible au sommeil)

Faire des pauses  toutes les 90 minutes quand vous utilisez les media électroniques.

Sevrez vous progressivement de téléphones, de mails pendant des périodes progressivement plus longues.

Pas si facile… non ?

Le rapport Transformation numérique et vie au travail commandé par le ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social remis en septembre 2015, détaille 36 préconisations.  Dans le passage qui détaille la préconisation n°19  (selon Bruno Metling, son rapporteur, une des mesures phares de ce rapport) Compléter le droit à la déconnexion par un devoir de déconnexion, nous pouvons lire  » Avec l’accès à l’information partout, tout le temps, pour tous, il existe un risque de surcharge cognitive et émotionnelle, avec un sentiment de fatigue, d’excitation. Se pose en creux la question des risques psycho-sociaux, ainsi que l’enjeu de concurrence du temps d’attention disponible.

On observe une profonde transformation de la relation au travail avec le mélange dans un même temps des temps de la décision, de la réflexion et de l’action. Un travailleur en réunion peut être amené à répondre à un SMS, prendre une décision. » (p.52)  Mais quelle est la qualité de la présence à la réunion d’un tel travailleur.  Si c’est cela le monde du numérique, il devient le monde de la gestion des interruptions. Ne risque-t ‘il pas de diminuer la productivité des protagonistes.

Une étude de Stanford réalisée en 2009, montre que les étudiants qui par nature sont des adeptes du multitasking (ceux qui utilisent plusieurs media en même temps : radio, ordinateur, téléphone, TV,etc.) sur tous les tests examinés( capacité de concentration, mémoire, capacité à changer de tâches) sont moins efficaces que les adeptes du monotasking(ceux qui ne font qu’une tâche à la fois).

En entreprise, les contraintes se renforcent mutuellement.  Les professionnels sont appelés à être de plus en plus réactifs pour répondre aux  exigences du marché et de la concurrence. Ils deviennent, parfois malgré eux, des adeptes du multitasking.

L’interruption fréquente, mentionnée dans le rapport comme conséquence de la numérisation,  peut diminuer la performance et l’efficacité des individus. C’est le paradoxe du numérique : être plus rapide, plus réactif peut nous amener à être moins efficace et moins présent.  Le rapport s’attache à proposer des garde-fous pour trouver un équilibre. Dommage que ce même rapport ne mentionne pas les techniques de pleine conscience et de mindfulness qui sont des outils formidables pour faciliter cette déconnexion et cet équilibre.

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Conquering Digital Distraction by Larry Rosen and Alexandra Samuel, Harvard Business Review, June 2015

Transformation numérique et vie au travail, Rapport  établi par Bruno Metling pour la Ministre du Travail, de l’Emploi, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social, Septembre 2015, p.52 et suivantes

 

Voir aussi un entretien avec Bruno Metling sur Europe 1 sur ce même sujet