Les ânes et le silence

Cette photo, je l’ai prise en quittant le lieu de la retraite en silence que j’organisais à Saint Jean le Thomas fin octobre. Vers la fin de la retraite je suis allé voir les ânes dont nous avions entendu le braiement qui ponctuait parfois notre silence.

Ils se sont approché de moi. Je ne me prends pas pour Saint François d’Assise mais je leur ai parlé. Plus tard, j’ai longé une dernière fois en voiture le champ aux ânes. Je me suis arrêté et ils sont venus vers moi. Je suis sorti de ma voiture et un des ânes s’est mis à braire, à communiquer. J’ai pris quelques photos. Voyez comme l’un semble affecteux.

Lors des retraites en silence, c’est le silence lui-même qui nous donne la possibilité de cultiver cette présence attentive et spacieuse. Même si, dans un premier temps, le silence souligne notre agitation mentale, ce fameux esprit du singe, cet esprit qui aime tant passer d’un sujet à l’autre.

Notre agitation mentale peut diminuer. Ainsi tout son, le son du bol, comme le son de l’avion qui passe, comme le son de l’âne qui brait fait vibrer le silence dans lequel il se produit. Le son a alors une qualité spéciale de clarté en se détachant sur la mer du silence.

Le silence pour qu’on entende

Le silence pour que l’on puisse puisse se parler

Le silence pour que l’on puisse se comprendre

Ecouter le silence pour mieux être touché.

Ah, à propos, je propose cette retraite chaque année à la fin octobre. La proximité du Mont Saint Michel et la possibilité de se promener sur la grève et de profiter du paysage de la baie contribuent grandement à rendre le séjour inspirant.