Gérer sa réactivité

Pendant toute une période de notre vie notre réactivité, notre impulsivité irraisonnée semble disparaître, ou au moins être hors d’état de nuire. Nous sentons que nous avons une certaine  maîtrise dans la manière dont nous gérons nos émotions.  Nous sommes plutôt calmes.

eEt soudain cette réactivité refait surface d’autant plus intensément qu’elle contraste avec ce calme et cette sagesse qui était devenue familière.

Mais voilà, peut-être que, pendant toute cette période précédente, nous n’avons pas rencontré de situations adverses vraiment difficiles.  Nous n’avons pas ou peu été confronté à des situations où nous nous sentions malmenés, mis sur la sellette,fragilisés, etc.

La colère – où toute autre émotion – peut se manifester alors brutalement. Des mots durs et crus sortent de notre bouche, des actions peu pertinentes se produisent . Quelques temps après avoir constaté les effets négatifs de nos paroles ou de nos gestes,  nous regrettons de ne pas nous être mordu la langue avant de parler ou d’agir.  Dans quoi nous sommes nous fourrés? Nous avons envenimé la situation et nous sommes déconnecté de notre raison et de notre bienveillance;

Comme l’écrit Daniel Goleman[1], notre amygdale était en feu.  L’amygdale est la partie du cerveau qui est suractivée lorsque nos émotions prennent la main sur notre comportement.  L’amygdale est notamment responsable du déclenchement des hormones liées à la peur qui nous permettent de fuir ou de combattre, augmentant le rythme cardiaque et la tension artérielle.  Elle est très active lorsque les émotions deviennent intenses, que ce soit la peur, la colère ou le désir.  L’amygdale fait partie du système limbique, notre système primitif de survie.

Lors d’une impulsion non contrôlée, elle peut prendre le dessus sur le néo-cortex, la partie plus rationnelle du cerveau,  qui perd sa fonction de décideur : nos émotions décident pour nous.

Les pensées suivent alors un cours déterminé par le jugement initial qui vient de l’émotion, par exemple :  « comment a- t’il pu faire çà? comment a- t’il pu me traiter ou la traiter comme cela? »

Comment éviter au système limbique et à l’amygdale de contrôler notre réflexion et de prendre le dessus, comment équilibrer émotion et raison?

 

Différentes méthodes peuvent être utilisées pour calmer l’intensité de l’émotion car, passé un certain niveau d’excitation, la colère ou toute autre émotion  prend le dessus et il est impossible de reprendre la main.

Une des plus efficaces est l’exercice physique, marche, course ou autre qui va pouvoir utiliser le trop plein de l’énergie dégagé par l’émotion.  Alternativement, nous pouvons  calmer nos émotions en faisant des exercices de relaxation, respiration profonde, etc.  Autre solution, une fois que nous sommes un peu plus calme : prendre connaissance de nos pensées et évaluer leur validité.  Nous pouvons  les écrire, ce qui permet de les distancer et éventuellement de s’en détacher.

 

Finalement, nous pouvons cultiver une meilleure relation avec nos émotions/jugements, sans chercher à les supprimer ou à les inhiber,  en étant attentifs à nos sensations corporelles, aux diverses traces sensorielles laissées par les émotions dans notre corps: observer notre corps permet de relâcher nos émotions/jugements pour laisser la place à une vision plus ouverte et plus équilibrée.  Nous retrouvons nos sens.  La pratique régulière des  méditations basées sur  l’observation des nos sensations corporelles comme le balayage corporel ou body scan ou la méditation sur la respirations, la marche méditative etc…, permet de s’entraîner à se déconnecter de nos émotions/jugements pour avoir un comportement moins automatique, nous devenons alors moins réactifs,plus souples et  plus créatifs.ee

[1] L’intelligence émotionnelle, Chapitre 2 Lorsque les émotions prennent le pouvoir: anatomie d’un coup d’Etat, Daniel Goleman,  J’ai Lu